Eurêka! Outil pour la classe #5
Imaginez-vous, il y a plus de 30 ans, j’ai eu la chance d’aller dans une école primaire qui appliquait notamment la pédagogie Freinet. Un instituteur génial nous aidait à grandir dans l’autonomie et s’attelait à nous transmettre le goût de l’écriture. L’un de nos outils de référence, dont je me souviens comme si c’était hier, était le manuel Eurêka! Outil incroyable, qui a traversé trois décennies et que j’utilise aujourd’hui dans ma propre classe avec mes élèves.
Pourquoi choisir cet outil?
Dans notre école, c’est ma collègue de deuxième primaire qui initie les enfants à son utilisation. Lorsqu’ils arrivent chez moi en 3-4, ils sont déjà à l’aise et capables de l’utiliser seuls. Bien plus simple à manipuler qu’un dictionnaire, c’est donc un référentiel d’orthographe destiné à aider les enfants lorsqu’ils sont en situation de production d’écrit, ou de négociation orthographique. Dedans, vous ne trouverez pas de définitions de mots, pas de vocabulaire, pas d’illustrations, pas de noms propres. Sa présentation épurée permet aux élèves de trouver la bonne graphie du mot recherché, sans informations superflues.
Evidemment, il a été remanié de nombreuses fois depuis les années 80 (heureusement :-). Il est aujourd’hui complètement adapté aux changements orthographiques et contient toutes les rectifications nécessaires. Celles-ci sont rangées dans l’ordre alphabétique, ce qui me rend bien service car souvent j’hésite encore sur cette réforme (qui date de 1990!).
Structure du manuel
Edité par De Boeck/Van in, le manuel Eurêka! de Jacques Demeyère existe en deux versions : une version accessible aux enfants de moins de 9 ans sachant lire avec une écriture manuscrite pour les mots principaux, et l’autre accessible aux enfants dès 9 ans.
Il les accompagne dans la rédaction de leurs textes et dans la correction de leurs écrits libres.
Le premier tome comprend plus de 10 000 graphies choisies dans le vocabulaire orthographique de base belge (V.O.B.). Il regroupe des mots écrits manuellement en cursive et d’autres, secondaires, écrits en imprimé.
Mes élèves « dys » s’y retrouvent parfaitement, car la police cursive choisie est facile à lire. En plus petit, figurent les mots moins usités.
Vous pouvez feuilleter le manuel en cliquant ici !
Le deuxième volume est encore plus fourni, et n’est plus écrit en cursive. Le choix des mots s’est porté sur un vocabulaire accessible aux plus petits et susceptible d’être utilisé par des enfants du primaire.
De plus, au centre on y trouve tous les nombres écrits en lettres. Mes élèves y ont souvent recours.
Et en bonus, toute la calligraphie des lettres de l’alphabet en majuscules et minuscules.
En Belgique, il faut savoir que ces livres sont agrées par la Fédération Wallonie Bruxelles, vous trouverez plus d’infos ==>ici<===
Pour le commander en ligne, il faut se rendre sur le site de Van in, ou sur Fnac.be .
Comment cela fonctionne?
Tout est basé sur l’oreille!
Un exemple : mon élève recherche l’orthographe exacte du mot maison. Il entend le son « m » au début du mot. Il recherche donc dans les pages centrales (parfois roses, parfois vertes) et dans la colonne de gauche, la graphie « m », puis ensuite sur la ligne, il recherche le son »mè », car tous les mots sont référencés par la phonétique de leur première syllabe.
Il retient le petit numéro à côté du son « mè », c’est la page 53.
Arrivé page 53, il doit se baser sur le son suivant. Il entend « z » ==> mèzon.
Il regarde au bas de la page, et il trouve finalement la bonne graphie du mot « maison ». C’est aussi simple que ça! Eurêka ! J’ai trouvé ! Il n’y a plus qu’à le mémoriser 🙂
Voici une petite vidéo explicative :
Comment je l’utilise?
En dictée négociée :
Pendant le weekend, les élèves étudient une liste de mots du V.O.B. Le lundi, je leur dicte en individuel 4 phrases. Ensuite, ils peuvent se regrouper par 2 pour négocier l’orthographe choisie. S’en suit un grand débat sur la bonne façon d’écrire tel ou tel mot. A cette étape, ils utilisent tous leurs référentiels, dont l’Eurêka fait partie.
Pour terminer, on pratique une correction collective au tableau, en justifiant chaque point pour lequel on n’est pas d’accord.
Un jour ou deux plus tard, je dicte les phrases étudiées précédemment.
En savoir écrire :
Les enfants écrivent spontanément leur texte, je corrige une première fois, puis ils doivent rectifier à l’aide de tous les référentiels de la classe.
En math :
Lors de l’écriture des nombres en lettres, je leur donne toujours le droit de l’utiliser.
En graphisme :
Parfois, certains élèves ne maitrisent pas encore l’écriture des majuscules. Ils ont le droit de l’utiliser également.
Bonjour,
J’apprécie beaucoup votre blog et j’aimerais vous proposer une collaboration. Avez vous une adresse email sur laquelle je peux vous joindre ?
Merci,
Axel
Bonjour, vous pouvez cliquer sur l’onglet « contact « . Merci beaucoup
Quel bel article! Quelle belle utilisation de ce magnifique outil construit par le cousin germain de ma petite maman chérie. Ils sont partis tous les deux cet été 2019… Ils sont certainement occupés à refaire le monde de tout là-haut car tous les deux étaient des enseignants passionnés.
Un outil indémodable je confirme! Merci à eux…
Je viens de voir que j’étais citée dans ton article 🙂
Merci beaucoup, le dossier d’exercices a beaucoup de succès!
C’est avec plaisir car j’ai beaucoup d’admiration pour ton travail! Merci et bonne continuation😊
Bonjour,
J’utilise également Eurêka dans ma classe en IME depuis plusieurs années.
Lors de travail en phonologie sur des fiches de son classiques, je demande aux élèves de classer des mots dans la bonne colonne (j’entends / je n’entends pas le son demandé ) en cherchant les mots dans Eurêka. Ils acquièrent ainsi la méthode pour l’utiliser et peuvent ensuite l’utiliser plus facilement lors de travaux en production d’écrit par exemple.
C’est un super outil, je ne savais pas qu’il était si vieux !